Clément, évêque de Rome, est l’auteur d’une épître aux Corinthiens. Cette lettre fut tenue en très grande estime dans l’antiquité, et lue, jusqu’au IVe siècle, dans de nombreuses Églises. On attribue à tort à Clément plusieurs autres écrits : une deuxième épître (elle date en réalité de 150 et S. Jérôme n’accepte pas l’attribution à S. Clément) et deux lettres aux vierges (qui datent du IIIe siècle). C’est sans doute entre les années 92 ou 93 et 101 que Clément fut évêque. Voici l’ordre de succession des évêques de Rome jusqu’à Clément : Pierre, Lin, Anaclet, Clément. Au dire de saint Irénée (140-202), Clément aurait connu saint Pierre et saint Paul. L’épître de Clément nous renseignera, avec sobriété toutefois, sur la personnalité de son auteur. Clément semble être citoyen romain. Serait-il Juif d’origine ? Sa culture peut le faire penser : elle est celle du judaïsme hellénisant. Le langage de Clément, très romain d’allure, est empreint de calme modération. Il est certes celui d’un évêque conscient de sa fonction et de son autorité, mais jamais il ne se départit d’un accent de profonde bonté et de bienveillante douceur. Orientée vers la louange, l’âme de Clément est profondément religieuse et, au respect du Dieu qu’il adore, s’ajoute le respect des âmes qu’il guide sans contraindre leur liberté.
Tiré de: Les Pères apostoliques